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Lettres de la Huitième Symphonie, suite


 

Allegro non troppo

 

 

 

1'

 

 

 

 

2'

 

 

 

3'

 

 

 

4'

 

 

 

5'

 Précis tissent coupent taillent cousent cuisent versent vissent soudent ajustent assemblent, la toile, la poudre, l'acide, le métal, les mains à travers le pays. S'acharnant sur leur ouvrage, les femmes exécutent le geste unique auquel elles sont consacrées. Indifférentes à ce qui est étranger à leur tâche, le long des jours ne varie pas sous les injonctions à travailler avec urgence. Le sol, vertigineux de repos, obsède celles qui s'affaiblissent; debout!

Gestes menaçants, les ouvrières crachent leur exaspération.

Autour des canons, elles se sont tues sous les morsures de leurs battements de coeur. La production reprend. La pensée annihilée de plein gré n'en ralentira plus le rythme.

 

Au dessus des travées on clame l'ordre, deux fois. Il invite au spectacle. Dans la haute salle, furtivement on s'installe. Les draperies rouges disparaissent dans les combles, l'orchestre du régiment est campé sur la scène, au dessus de lui le trompettiste officiel sur sa colonne étincelle, grandiose. En contrebas, dans son uniforme de gala le ballet des militaires exulte; il danse sur place, accroupi, avec des sourires énormes, infatigable. Le spectacle terminé, les rangs se vident dans la pénombre.

 

Sous le champ de bataille, les hommes affrontent les appels à l'héroïsme. Les entrailles se convulsent en serpents. - En avant. Ils émergent. Vers la ligne d'affrontement. Ils progressent, ils guettent le signal définitif, alignés,

 

 

 

6'

 

- l'ordre! Les fantassins s'élancent, vers la crête les jambes galopent, sous le harnachement ils grimpent, surmontent la colline à découvert ils dominent,

Largo, 4ème mouvement

Mouvements 1, 2, 3, 4, 5